À nos lecteurs.

 

     Notre travail sur l'inventeur agenais Ducos du Hauron (LDH) va peut-être vous surprendre... par sa forme ou par son style rédactionnel. De plus, notre étude est technique et pourra sembler complexe à certains. Mais elle est à l'image de la vie de chercheur toute entière de Louis Ducos du Hauron. 

 

 Notre approche est cependant mesurée puisque nous vous proposons quatre niveaux d'approfondissement de notre sujet.

  1. la présentation de la page d'accueil
  2. le sommaire sur lequel vous êtes
  3. les 10 chapitres des pages web qui viennent d'apparaitre dans la sous-navigation
  4. les documents au format PDF que vous pouvez télécharger et imprimer.

      Oui, notre étude est technique, car avant de penser aux développements artistiques, culturels ou même industriels, de nombreux pionniers, comme Louis Ducos, et en ce milieu du XIXe siècle, ont travaillé à construire l'outil. Produire une « photographie » faisait appel à des « alchimies » sans cesse réinventées ou à des processus d'imprimerie. Vous verrez qu'il n'y a pas vraiment de frontières entre photographie, photogravure, imprimerie... chronophotographie et cinéma. Tout est lié, tout est imbriqué.

 

     Et si donc vous voulez réellement comprendre ce sur quoi travaillait LDH, et quel était son environnement scientifique, nous vous conseillons de vous reporter à la page HISTOIRE de la PHOTOGRAPHIE que nous venons de mettre à jour. Vous aurez ainsi une vision à la fois globale et précise du sujet... et peut-être des révélations.

     Enfin, nous devons avouer que nous ne savons pas grand chose sur le quotidien de notre inventeur. Et donc la logique d'établir une chronologie de sa vie de chercheur (grâce à ses publications et ses brevets) s'est imposée à nous comme une évidence.

 

 

SOMMAIRE : Louis Ducos du Hauron (LDH)

Une jeunesse consacrée aux arts et aux sciences

   Une image en couleur de la ville d'Agen, reprise par de nombreux ouvrages ou encyclopédies dans le monde, est considérée comme étant la première photo couleur de l'Histoire. Par quel concours de circonstances cette petite ville de la Moyenne Garonne a décroché cet honneur ?

   Ce sont tout simplement les hasards des affectations professionnelles d'une famille qui ont fait que Louis Ducos du Hauron (né à Langon, Gironde, en 1837) s'est installé en 1863, avec son frère Alcide, à Agen.

   Très jeune il s'intéresse aux arts – et aux sciences – puisqu'il fera sa première communication à la Société Académique d'Agen à l'âge de 22 ans. À cette occasion, la presse parisienne le surnomme « le jeune savant du midi ». Son sujet de prédilection est l'étude des « sensations lumineuses » puisqu'il tentera d'envoyer à l'Institut, en 1862, un mémoire où il présente déjà une méthode de « triple tamisage » des couleurs.

A 27 ans, LDH fait son cinéma

 

   Son travail passera aux oubliettes et donc... pour se changer les idées, le jeune Louis se mettra à rêver de cinéma. À l'époque, le terme n'existe pas ; la chronophotographie n'est même pas d'actualité... Comment se fait-il qu'en 1864, il eut la vision de ce qu'Edison aux États-Unis et les frères Lumière en France allaient réaliser – 30 ans plus tard. Dans son brevet, il décrit tout ce que son appareil serait capable d'enregistrer ainsi que tous les effets (ralenti ou accéléré) et tous les trucages qui feront le fonds de commerce de Georges Méliès en 1897.

Pendant plus de 30 ans,                                   LDH va en voir de toutes les couleurs

   La photographie n'a pas encore trente ans que déjà certains la rêvent en couleur. Pour LDH, il n'y aura pas de miracles : il faut décomposer la lumière en trois couleurs primaires, la photographier et la recomposer sur le papier... ou sur d'autres supports. C'est ainsi que sur les bases de la photo dite « au charbon » il obtient trois monochromes sur supports transparents... qu'il superpose. Et ça marche ! La « Solution du problème » est exposée dans son brevet de 1868. L'année suivante, les épreuves sont présentées à la Société française de Photographie.

   Pendant une dizaine d'années, il va perfectionner son procédé et améliorer la sensibilité chromatique de ses négatifs. Par un travail laborieux, il superpose ses trois gélatines colorées sur un support papier et obtient ainsi des héliochromies (ou photo couleurs) dites « aux gélatines ». C'est de cette période (1877) que date la fameuse photo d'Agen . En 1878, il fait le point sur cette technique dans un ouvrage intitulé « Traité pratique de photographie des couleurs ».

   Mais il est clair que ce qu'attend l'industrie, ce sont les tirages en nombre qui pourraient être rendus possibles grâce à l'impression aux encres grasses. À partir de 1881, LDH se rapprochera donc des imprimeurs... à Toulouse tout d'abord, puis étant obligé de suivre son frère en Algérie, il se fera lui-même imprimeur. En une quinzaine d'années, il va tout explorer. Il mettra au point divers appareils afin de réaliser les trois clichés simultanément. Il inventera les anaglyphes et nous offrira le relief. Il ouvrira toutes les portes de ce que nous appelons la synthèse additive et soustractive de la lumière...

LDH : Enfin honoré, reconnu... mais peu récompensé

   En 1896, il rentre en France et se fixe à Paris. Il publie « La triplice des couleurs et l'imprimerie », riche de multiples révélations. Les frères Lumière reprendront ses idées et mettront au point leur fameux « Autochrome ». Et son « polyfolium » décrit dans un brevet de 1895, préfigure ce que sera la pellicule photo couleur positive puis négative à partir de 1935 et 1942.

   Malgré cet apport – énorme – au monde de la photo et de l'impression, malgré la reconnaissance de savants illustres, malgré divers prix, médailles ou distinctions, LDH ne saura pas profiter des retombées économiques qui feront pourtant la fortune de nombreux industriels ou éditeurs.

   En 1914, il rentre en Lot-et-Garonne, Le Temple-sur-Lot et Agen où il décédera en 1920, déjà oublié de tous.

 

   Déjà un siècle... au cours duquel bien peu d'initiatives sont venues rappeler aux Agenais, à la France, au monde entier... tout ce qu'on lui doit.